Carrière du Tahun : Une reprise d’exploitation qui pose question

Dans le nord du département, à Guémené-Penfao, une ancienne carrière de grès est sur le point d’être ré-exploitée. Les riverains sont inquiets, et on les comprend ! L’exploitation de cette carrière par la société Baglionne a cessé il y a environ 35 ans elle s’est alors remplie d’eau. L’entreprise, qui a déposé le bilan en 2010, devait remettre en état le site mais n’a rien fait. Depuis, les riverains et connaisseurs se sont appropriés les lieux et en ont fait un point de baignade et de loisir, bien agréable en été. La nature a également repris ses droits et de nombreuses activités liées au tourisme se sont développées aux alentours : kayak, cyclisme, relaxation, randonnées. 

À noter également, le site classé de la chapelle Sainte-Anne, autrement appelée chapelle des Lieux Saints, à moins de 300 m de l’ancienne carrière. 

En 2011, la société Pigeon s’est positionnée pour reprendre l’activité et une enquête publique a été menée. Le dossier avait alors été refusé par la préfecture à cause notamment d’un croisement avec des lignes haute tension et de l’utilisation de routes non adaptées (RD125). Un dossier d’enquête complémentaire a été redéposé en 2020 pour lever les causes de refus. 

Cette fois, les riverains se sont mobilisés. Plusieurs réunions publiques d’information ont eu lieu et de nombreuses remarques ont été déposées au commissaire enquêteur sur les nuisances liées au projet : bruit du concassage, bruit des tirs de mine, poussière, insécurité liée aux nombreux passages de poids-lourds, dégradation des habitations, pollution de l’eau, assèchement des puits, etc. Cette enquête a aussi fait l’objet d’avis, majoritairement défavorables, dans les conseils municipaux des communes impactées. Un collectif s’est constitué en une association qui compte environ 300 adhérents.

En novembre dernier la commission départementale de la nature des sites et des paysages (CDNPS) a réuni services de l’état, collectivités, associations environnementales et carriers. Les associations environnementales et les collectivités ont voté Contre la réexploitation de la carrière, laissant planer l’espoir que le projet soit de nouveau refusé par la préfecture. Pourtant, et alors même que les réserves émises par le département n’ont pas été levées, le préfet a fait paraître début juillet l’arrêté portant autorisation d’exploitation de la carrière.

Le combat pour la préservation du site, tellement apprécié par les habitants des communes environnantes et les amoureux de la nature est loin d’être terminé.

Une cagnotte en ligne a été constituée pour faire face aux frais de justice: helloasso/tahun

Natalie BAER