Logements : Depuis 2019, la construction tourne au ralenti

2024 aura été une année sombre pour le bâtiment et pour les familles toujours plus nombreuses qui attendent un logement. En effet, moins de 7000 logements individuels ou collectifs ont été mis en chantier en Loire-Atlantique en 2024.
Le problème est que cette crise ne semble toujours pas prête de s’arrêter. Ainsi, les autorisations de programme préalables à une mise en chantier continuent de s’effondrer, passant de 9200 logements autorisés à 7400 entre novembre 2023 et novembre 2024.

Cette crise du logement est nationale, elle touche tous les territoires attractifs et dynamiques qui connaissent une évolution démographique importante comme la Loire-Atlantique. Elle est le résultat des choix politiques et budgétaires faits depuis de trop nombreuses années par les gouvernements successifs.

Ainsi, en 2018, en même temps qu’il supprimait l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, le gouvernement baissait les aides personnalisées au logement (APL) des locataires du parc social, obligeant les HLM à compenser cette baisse par une réduction du loyer de solidarité, la RSL. Or, cela grève les capacités d’investissement des HLM. Les multiples ponctions dans les recettes des bailleurs sociaux représentent ainsi 1,3 milliard d’euros par an depuis 2019.

Du côté du logement libre, l’augmentation constante du prix du foncier, les taux de crédit élevés et les prix des matières premières qui ont flambé depuis la guerre en Ukraine, rien ne va plus. De même, la fin du dispositif Pinel qui, malgré un coût exorbitant pour les finances publiques, incitait à l’investissement locatif privé pour leur seul profit.

Aujourd’hui, on estime que 3,8 millions de personnes souffrent de mal-logement en France, une situation qui ne peut pas s’améliorer sans un choc de la construction durable et une baisse tangible des loyers.

De l’autre côté du mur, c’est tout un secteur qui est à l’arrêt. Les professionnels du secteur, des promoteurs immobiliers aux maçons, voient leur carnet de commandes de moins en moins fourni. La crise immobilière va rapidement se transformer en crise de l’emploi. Beaucoup de salariés vont payer les pots cassés, la Fédération Française du Bâtiment estime à 6000 postes ceux qui pourraient être supprimés en Loire-Atlantique.

À noter : un forum « Logement pour tou-te-s » se tiendra samedi 8 février de 10h à 22h, salle de la Manufacture (10bis Bd Stalingrad à Nantes), journée inter-associative, conviviale, d’échanges et de propositions pour faire face à la crise du logement.