Loire Atlantique : Réforme territoriale

Depuis ces 5 dernières années, notre pays vit au rythme des réformes territoriales, les structures communales, intercommunales, départementales, régionales, tout le monde y passe.
Les dossiers rejetés hier par la minorité, mais devenue en 2012 majorité sortent de nouveau des tiroirs. Mais en fin de compte le fond de commerce reste bel et bien le même. Le pouvoir d’hier comme celui d’aujourd’hui ne tirent aucun enseignement de la crise politique qui secoue le pays. Les scrutins de mars et mai sont oubliés le rouleau compresseur anti démocratique poursuit son chemin.
Le projet territorial du moment, comme les précédents n’a d’autres ambitions que :
1/ de développer l’austérité pour les budgets des collectivités, (- 3,8 Mds d’€ chaque année par rapport à la précédente) d’accroitre la compétition entre territoires, en fonction des directives européennes.
2/ de répondre aux exigences de la finance en matière de profits et de rentabilité financière.
Suppression des départements, réduction arbitraire du nombre de régions, des structures intercommunales en relevant le seuil de leurs populations, nouveaux pouvoirs aux métropoles et intercommunalités au détriment des départements et des communes. Tout ceci renforcera inévitablement le désintérêt de nos concitoyens pour la vie publique en l’éloignant des centres démocratiques que notre histoire a parfaitement identifié au fil des décennies et siècles. Transférer demain la gestion des collèges, des routes, des transports en commun aux régions, outre le fait d’éloigner les populations de ce qui fait leur quotidien, c’est vider complètement les départements de leurs compétences et missions qui fonctionnent. Ce choix ne trompe personne, il vise la disparition totale de notre collectivité. Qu’adviendra-t-il demain des politiques publiques spécifiques, solidaires, innovantes, proches des populations ? Ce projet s’il allait à son terme serait une profonde régression pour la République, l’égalité entre territoires et l’égalité entres citoyennes et citoyens. Nous redeviendrions des sujets de métropoles au lieu des contés et des grandes régions au lieu des provinces et seigneuries d’hier. Pour étayer toutes les inepties véhiculées, de multiples comparaisons avec nos voisins européens voudraient nous faire croire que nous sommes ringards. Pourtant dans ces pays modèles, l’austérité et l’économie de marché produisent les mêmes effets, chômage, austérité, recul social, misère sous toutes ses formes, recul démocratique, perte des repères et valeurs républicaines de base etc.
En vérité notre République a besoin d’un sérieux coup de jeune.
Nous devons ouvrir des portes, des espaces de dialogue, d’échanges, d’expériences, de construction, de création.
Nous avons besoin d’une République qui s’interroge, qui se pose les bonnes questions ! Pourquoi par exemple dans sa masse le peuple se rassemble aujourd’hui plus facilement contre un projet que pour une cause ?
Pour se redresser la France n’échappera à une remise à plat de ses institutions. Tous les progressistes doivent se rassembler sans attendre afin de réfléchir et écrire ensemble les prochaines pages de l’histoire de notre pays.
La 5eme République est a bout de souffle soyons audacieux pour travailler à la 6eme.
Pour les militants et élus du Parti Communiste Français la décentralisation, comme la démocratie, est un bien commun du peuple de France, nous ne la laisserons pas fouler du pied par la finance et ses valets.
Aucune modification des règles démocratiques ne peut se faire sans respecter la démocratie.
Si ce projet néfaste pour nos populations poursuit son chemin sur cette voie, nous exigeons l’organisation d’un véritable débat citoyen dont les conclusions devront être soumises à référendum.
Au niveau de notre collectivité, je vous propose la mise en place d’une commission d’évaluation de nos politiques publiques visant à bien cerner toutes nos actions en direction des populations de notre département.