Nantes : Code de déontologie

Madame le maire, chers collègues,

L’exercice d’un mandat municipal requiert de celles et ceux qui ont reçu délégation du peuple d’exercer les responsabilités de la gestion municipale un engagement de tous les instants. La commune, espace de proximité et échelon incontournable des institutions démocratiques de notre pays, est le lieu dans lequel se mettent en œuvre des politiques publiques du quotidien. Les maires et les élus municipaux sont, sans nul doute, les représentants de la population qui bénéficient, à juste raison de la meilleure image. Les conditions dans lesquelles nombre d’entre eux exercent leur mandat sont souvent difficiles parce que leur engagement nécessite du temps et donc un dégagement des activités professionnelles qui peut être pénalisant. C’est bien pourquoi les élus communistes ont toujours défendu un véritable statut de l’élu, seul cadre garantissant l’exercice d’une fonction élective, évitant les dérives de l’élu « professionnel » et permettant l’accès à cette fonction des employés, des ouvriers et d’une manière générale des salariés du privé.

C’est parce qu’ils ont cette conception de l’élu représentant du peuple, de l’élu-militant que les élus communistes ont toujours reversé à leur parti leurs indemnités d’élus. Aussi vous comprendrez que nous partageons pleinement les objectifs de cette charte de déontologie qui nous est aujourd’hui proposée. Les principes d’intérêt général, de probité, d’impartialité, d’exemplarité et de transparence sont d’autant plus impératifs que les élus le sont non pas pour faire carrière mais pour répondre aux attentes de la population qui leur ont donné mandat. En effet, nos concitoyens sont en droit d’attendre de leurs élus qu’ils mènent leur action pour répondre à leurs attentes.

La société est en crise dit-on souvent, la crise de la politique en constitue l’une des déclinaisons. La raison majeure serait-elle que les élus, par définition seraient susceptibles d’être corrompus, que l’exercice du pouvoir, quel qu’il soit, exposerait à toutes les dérives ! Les exemples parfois donnés au plus haut niveau de l’Etat, les « affaires » souvent relayées par les médias illustrent, il est vrai, certaines collusions entre le pouvoir et l’argent. Les élus communistes sont d’autant plus à l’aise qu’une certaine forme de pensée unique résulte bien souvent de ces proximités et qu’ils en ont souvent été les dénonciateurs. Ce sont en effet les dogmes libéraux qui constituent les vrais obstacles à la mise en œuvre de politiques alternatives progressistes. Mais doit-on réduire cette crise de la politique à des phénomènes somme toute marginaux. L’essentiel n’est-il pas la dérive d’un système politique à bout de souffle éloignant les citoyens des instances de décision, en témoigne encore récemment le projet de réforme territoriale, ou la méfiance légitime des citoyens à l’égard d’hommes ou de femmes politiques qui, une fois élus, tournent le dos à leurs engagements et ne répondent pas aux attentes populaires.

L’exemplarité et l’intérêt général oui nous les considérons comme des valeurs fortes qui valent non seulement pour les élus mais aussi pour les politiques qu’ils mènent. C’est bien pourquoi nous souscrivons aux objectifs de cette charte de déontologie comme nous entendons bien être les acteurs d’une politique audacieuse, à gauche, au service des Nantaises et des Nantais. Nous croyons, nous élus communistes, davantage au partage de telles valeurs qu’aux moyens coercitifs qui ne règlent en rien les problèmes de fond posés.

Pour conclure vous me permettrez de reprendre cette citation de l’incorruptible Robespierre : « rien n’est juste que ce qui est honnête ; rien n’est utile que ce qui est juste ».

Je vous remercie de votre attention.